Aucun grand projet de ce plan n’est sorti des cartons des différents ministères et agences publiques. « Nous sommes encore en train de réaliser des programmes de l’ancien plan quinquennal 2005‑2009 », affirme un responsable dans une entreprise de bâtiment. Dans le jargon administratif, cela s’appelle le PEC (programme en cours) de réalisation.
Dans le bâtiment, aucun logement n’est encore lancé du nouveau programme de deux millions d’unités annoncé par le président de la République en 2010. « Tous les logements en cours de réalisation font partie de l’ancien programme », affirme un autre directeur d’une entreprise publique de BTP. Les entreprises publiques et privées se plaignent du manque de plan de charge. Des centrales à béton et des stations de production de bitume chôment anormalement cet été. « D’habitude, les camions font la chaîne pour s’approvisionner en béton et bitume. Cette année, ce n’est pas le cas, faute de projets », affirme le même responsable.
Les carrières d’agrégats ont vu leur activité décliner ces derniers mois, faute de commandes. Dans les travaux publics, les projets de construction de nouvelles routes se font rares. La nouvelle autoroute des hauts plateaux est à l’étude, tout comme les pénétrantes autoroutières projetées pour relier les villes du littoral et de l’intérieur à l’actuelle autoroute Est-Ouest. « Il faut attendre une année à deux au moins pour voir ces nouveau projets maturés et donc prêts à être lancés », explique un cadre dans une administration publique. Seul le secteur des Ressources en eau a réussi à lancer des appels d’offres pour la réalisation de barrages. Mais ce n’est pas suffisant pour faire fonctionner l’économie nationale et lutter contre le chômage des jeunes.
Le retard pris dans le lancement des projets du quinquennat 2010-2014 suscite commentaires et inquiétudes dans les milieux d’affaires. Aucune explication officielle n’est disponible sur ces blocages. Le gouvernement réserve‑t‑il l’argent des investissements publics pour parer à une éventuelle aggravation de la crise sociale ou une chute brutale des prix du pétrole ? Les décideurs veulent‑ils prendre le temps nécessaire pour mieux étudier les projets afin d’éviter les surcoûts de réalisation ? Ou s’agit‑il simplement d’un blocage politique dû aux futures échéances électorales qui attendent l’Algérie d’ici 2014 ? Le régime cherche‑t‑il à mieux préparer la succession annoncée du président Abdelaziz Bouteflika en 2014 en réservant les grands projets et la manne pétrolière au futur président ?
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