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mercredi 6 juillet 2011

Algerie: le économie de l algerie après d un demi-siècle d indépendance

LiberteUn demi-siècle d’indépendance économique vu par les experts
Quand le gâchis annihile

Un demi-siècle d’indépendance économique vu par les expertsquand le gâchis annihileles avancées

Après d’un demi-siècle d’indépendance, le bilan reste très mitigé. On enregistre d’une part beaucoup d’avancées : un immense effort de formation des ressources humaines, un développement pressionnant d’infrastructures (routes, autoroutes, barrages, voies ferrées, infrastructures aéroportuaires, grosses usines de dessalement de l’eau de mer). L’Algérie a déjà atteint certains objectifs de développement humain du millénaire, devant être réalisés en 2015 (taux de scolarisation, taux d’accès à l’eau potable)… Après la récupération de sa souveraineté sur ses richesses gazières et pétrolières en 1971, elle a reconquis sa souveraineté financière au cours des années 2000 avec le remboursement par anticipation de sa dette extérieure.
D’autre part, l’Algérie enregistre une série d’échecs dans son développement économique et social. Pour la seule décennie 2000, les pouvoirs publics ont dépensé entre 400 à 500 milliards de dollars, sans pour autant glaner des gains très significatifs en termes de croissance économique, de réduction de la dépendance à l’égard des hydrocarbures et des importations de produits stratégiques et sans pour autant relancer l’industrie. Autres contre-performances : le chômage des jeunes reste hyper-important.  La crise du logement est loin d’être résorbée. Et plusieurs millions de salariés perçoivent des salaires de misère. En un mot, la pauvreté est loin d’être éradiquée, en dépit d’une embellie financière sans précédent depuis l’Indépendance.
Ces résultats décevants réalisés en dépit d’un potentiel économique unique dans la région et d’opportunités d’affaires sans équivalent montrent que l’Algérie vit un gros problème de gouvernance. En un mot, elle demeure très mal gérée. Atteinte par le syndrome hollandais, en clair par une logique de rente, ses gouvernants  créent des obstacles à la création d’entreprises et de richesse au lieu de libérer les initiatives et soutenir les entreprises dynamiques.
Dans une telle économie de rente où l’informel domine des pans entiers de l’économie, la corruption n’a jamais autant prospéré qu’au cours de la décennie 2000 favorisée par une situation d’abondance de liquidités et une bureaucratie puissante encouragée par les hautes sphères de l’État.
Dans une telle situation de “dérèglement institutionnel”, nos gouvernants face aux mouvements de colère des jeunes, de différentes corporations de fonctionnaires,  ont préféré calmer le jeu en distribuant l’argent public via des aides très généreuses en faveur de la création d’emplois et sous forme d’augmentations de salaires. Mais ils n’ont pas réglé pour autant les problèmes de fond à l’origine du malaise des Algériens. Pour gagner du temps.
En un mot, on a reporté les véritables décisions de changement à plus tard. De ce fait, le régime en place renvoie à l’image d’un système davantage préoccupé à maintenir les situations de rente, à protéger les lobbies de l’informel, qu’à réunir les conditions d’une montée en puissance économique de l’Algérie. Une tendance qui ne peut conduire tôt ou tard qu’au pourrissement.

Algerie: Les critique de Aït ahmed

Logo ElWatanHocine Aït Ahmed critique la démarche du pouvoir
«Le climat politique est complètement pourri»
Un pouvoir qui a tout fait pour dépolitiser la société ne peut pas œuvrer pour la démocratisation du pays. C’est pourquoi l’Algérie patauge encore, 49 ans après l’indépendance, dans une crise politique sans issue.


Le président du FFS, Hocine Aït Ahmed, le rappelle ; il émet des doutes sur la volonté du régime d’entreprendre de sérieuses réformes qui déboucheront sur une vraie démocratie. «Le régime algérien, rompu à l’intrigue, n’a aucune volonté politique pour procéder à des réformes et aller vers la démocratisation du pays. On en parle (des réformes) à chaque fois qu’on ne sait pas que faire. Quand il y a eu de vraies réformes, ils ont fait une guerre pour les stopper. Je reste sceptique sur les capacités du régime à faire mieux que d’habitude», affirme-t-il dans une interview accordée, lundi dernier, au site La Nation. Pour M. Aït Ahmed, dont le parti a refusé de prendre part aux consultations sur les réformes politiques, le problème ne réside pas dans «les propositions et les déclarations». «Vous croyez que c’est une question de propositions, d’idées novatrices, de programmes ambitieux ? Nous avons fait des propositions, des déclarations, des lettres, des mémorandums…», note-t-il avant d’ajouter : «Il manque la volonté de faire les choses sérieusement. Il y a trop de mensonges, de dribbles, de jeux malsains. Ce pays croule sous les manigances et les coups tordus (…).

Les vrais décideurs ont toujours imposé le savoir-faire de la police politique, sans oublier le rôle et la longue expérience de Bouteflika dans l’art de faire échec par la ruse et la violence à toute possibilité de démocratisation. Quand il n’y a plus de confiance, il faut d’abord restaurer la confiance. On n’imagine pas un dialogue sans ce préalable.» Mais le leader du FFS se montre disposé à contribuer à une sortie de crise si les conditions sont réunies : «Quand il y aura du nouveau, je me prononcerai. Pour l’heure, je n’en vois pas !» A l’occasion de la fête de l’indépendance, Hocine Aït Ahmed se dit émerveillé par les révolutions tunisienne et égyptienne et rappelle aussi une réalité : «Nous avons connu ce type de bonheur quand la liberté nous semblait à portée de main. Nous retrouverons ce sens festif de la lutte quand l’avenir semblera moins angoissant à la jeunesse. Les blessures infligées à ce pays sont trop profondes pour être contenues dans un ordre du jour simpliste. L’indépendance sans la liberté n’est plus vraiment l’indépendance.»


«Le climat sécuritaire est malsain dans tout le pays»


Le premier responsable du FFS appelle, dans la foulée, à la poursuite de la lutte politique : «On ne devient jamais définitivement un militant politique. On doit chaque jour réapprendre à le devenir ou à le rester.» H. Aït Ahmed refuse de polémiquer avec l’ancien président Ahmed Ben Bella qui lui a lancé des flèches dans sa dernière sortie médiatique : «Je laisse les bavardages aux bavards (…). L’histoire, on la fait d’abord, on l’écrit ensuite. Cela fait plusieurs mois que je travaille avec un groupe d’historiens français et algériens, jeunes et moins jeunes, sur ce que je sais et ce à quoi j’ai participé dans l’écriture de la Révolution et de la guerre d’Indépendance. Cela, je le dois à la mémoire de tous les patriotes et compagnons de lutte. De même que je le dois aux jeunes générations.»

A une question sur le climat sécuritaire, le président du FFS fait le lien entre la situation sécuritaire et le climat politique : «Comment voulez-vous avoir un climat sécuritaire sain dans un pays dont le climat politique est complètement pourri ? Le climat sécuritaire est globalement malsain dans l’ensemble du pays, avec quelques particularités locales ici et là.» En Kabylie et dans d’autre région du pays, relève-t-il, on assiste à une véritable entreprise de dépolitisation de la société «accentuée par la généralisation de la corruption et le banditisme» qui gangrène le pays.
M. Aït Ahmed termine son analyse sur une note d’espoir : «En ce 5 juillet, nous n’avons à célébrer que ce que la détermination des Algériens a pu préserver de toutes les entreprises destructrices du régime. Mais cette détermination obstinée (…) sera, malgré tous les obstacles, capable de construire une alternative démocratique à ce régime insoutenable.»