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mercredi 20 juillet 2011

Algerie :Aucun grand projet de ce plan n’est sorti des cartons

 Annoncé en 2009, le plan quinquennal 2010-2014 d’investissements publics de près de 300 milliards de dollars peine à voir le jour.
Aucun grand projet de ce plan n’est sorti des cartons des différents ministères et agences publiques. « Nous sommes encore en train de réaliser des programmes de l’ancien plan quinquennal 20052009 », affirme un responsable dans une entreprise de bâtiment. Dans le jargon administratif, cela s’appelle le PEC (programme en cours) de réalisation.
Dans le bâtiment, aucun logement n’est encore lancé du nouveau programme de deux millions d’unités annoncé par le président de la République en 2010. « Tous les logements en cours de réalisation font partie de l’ancien programme », affirme un autre directeur d’une entreprise publique de BTP. Les entreprises publiques et privées se plaignent du manque de plan de charge. Des centrales à béton et des stations de production de bitume chôment anormalement cet été. « D’habitude, les camions font la chaîne pour s’approvisionner en béton et bitume. Cette année, ce n’est pas le cas, faute de projets », affirme le même responsable.
Les carrières d’agrégats ont vu leur activité décliner ces derniers mois, faute de commandes. Dans les travaux publics, les projets de construction de nouvelles routes se font rares. La nouvelle autoroute des hauts plateaux est à l’étude, tout comme les pénétrantes autoroutières projetées pour relier les villes du littoral et de l’intérieur à l’actuelle autoroute Est-Ouest. « Il faut attendre une année à deux au moins pour voir ces nouveau projets maturés et donc prêts à être lancés », explique un cadre dans une administration publique. Seul le secteur des Ressources en eau a réussi à lancer des appels d’offres pour la réalisation de barrages. Mais ce n’est pas suffisant pour faire fonctionner l’économie nationale et lutter contre le chômage des jeunes.
Le retard pris dans le lancement des projets du quinquennat 2010-2014 suscite commentaires et inquiétudes dans les milieux d’affaires. Aucune explication officielle n’est disponible sur ces blocages. Le gouvernement réserve‑t‑il l’argent des investissements publics pour parer à une éventuelle aggravation de la crise sociale ou une chute brutale des prix du pétrole ? Les décideurs veulent‑ils prendre le temps nécessaire pour mieux étudier les projets afin d’éviter les surcoûts de réalisation ? Ou s’agit‑il simplement d’un blocage politique dû aux futures échéances électorales qui attendent l’Algérie d’ici 2014 ? Le régime cherche‑t‑il à mieux préparer la succession annoncée du président Abdelaziz Bouteflika en 2014 en réservant les grands projets et la manne pétrolière au futur président ?

Algerie:Entretien avec Raquel Rolnik, rapporteuse spéciale de l'ONU sur le droit à un logement convenable


« La contestation des listes de logements est un signe d'une politique qui manque de transparence »



Dans le cadre de votre enquête, vous avez effectué quelques visites de terrain. Quel est le premier constat que vous avez fait sur l'accès au logement en Algérie ?
Il est important de reconnaître que le gouvernement a fait des efforts significatifs en matière de construction de logements. Mais le défi aujourd'hui est la transparence dans le processus de distribution. Beaucoup de gens vivent dans des conditions pénibles et beaucoup de choses aussi restent à faire.
Votre visite intervient dans une période caractérisée par les mouvements de protestation contre les listes de bénéficiaires de logements sociaux...
Dans les quartiers populaires qu'on a visités, les habitants nous ont parlé du problème. Enfin, de telle personne ayant été introduite dans une liste grâce à des connaissances ou à une somme qu'elle aurait avancée. Je n'ai eu, cependant, aucune preuve concrète mais j'ai écouté. Je pense que ce qui se passe actuellement est un signe d'une politique qui manque de transparence. Pourquoi ne pas rendre publiques, par exemple, les listes des postulants aux logements sociaux sur un site internet géré par la wilaya ? Les citoyens devraient être impliqués dans le processus d'attribution. Les comités de quartiers devraient jouer un rôle plus important dans les différentes commissions. Aussi, l'opération devrait s'effectuer selon les priorités, un point qui demeure encore très sensible. Il est nécessaire également de vulgariser les critères pour l'accès au logement puisqu'il y a de nombreuses formules proposées. Abstraction faite des décrets et des lois, il n'y a pas de documents, de brochures qui expliquent les critères qui sont très complexes.
L'exemple que vous venez de donner (concernant le site internet) paraît très simple à réaliser. Pourquoi, selon vous, les pouvoirs publics ne s'engagent‑ils pas sur cette voie ?
Il y a certainement une marge (un nombre d'appartements dans le quota, ndlr), on ne sait pas si elle est grande ou petite, dont l'attribution dépendrait du choix des élus, du wali, du chef de daira... Enfin, de quelqu'un impliqué dans le processus de distribution. C'est pour cela que je vous disais que c'est très important d'impliquer le citoyen. Dans un processus ouvert, chacun aura sa place, chacun saura sa position selon les priorités précédemment définies.
Vous avez discuté de cette question avec plusieurs responsables algériens, dont des ministres et des walis. Quelle est leur conception des choses ?
Ils disent qu'ils ne peuvent pas tout faire en même temps. Qu'ils ont fait beaucoup et que le reste va arriver. Pour eux, les gens qui protestent contre les listes des bénéficiaires de logements sociaux n'avaient pas le droit d'accéder à cette formule. On ne veut pas, en fait, reconnaître qu'il y a un vrai problème.
À quoi est dû le problème du logement en Algérie ?
Je pense que la situation actuelle est d'abord la conséquence de l'histoire de la politique adoptée dans le secteur depuis des années. Cette politique du logement ne s'est pas basée, en fait, sur une évaluation exacte des besoins en la matière. En Algérie, on prend des décisions puis on effectue des enquêtes. C'est pour ça qu'on remarque aujourd'hui un décalage entre l'offre et la demande. Une enquête générale pour recenser ceux qui sont dans le besoin est nécessaire avant la prise d'une quelconque décision. Autre chose : la politique du logement ne peut pas concerner uniquement l'offre d'acquisition. Elle doit avoir plusieurs outils. Je pense qu'elle devrait aussi être branchée sur une offre en matière de location. Ce que nous avons remarqué, c'est que le marché de la location demeure très peu régulé. 

ALGERIE: Les révélations de ramadhan2011


La misère avance en Algérie : 1,5 million de couffins au Ramadhan2011, contre 1 million en 2010

La misère touche des pans entiers de la population algérienne. Un million, 435 304 familles démunies bénéficieront, cette année, du couffin de Ramadhan qui sera remis, pour la première fois, directement aux concernés, à leur lieu de résidence, pour préserver leur dignité, a souligné mardi un responsable au ministère de la Solidarité nationale et de la Famille. L’année dernière les autorités ont distribués 1 million de couffins aux personnes nécessiteuses. Par ailleurs, 700 restaurants distribueront plus de 5 millions de repas d’iftar (rupture de jeûne) aux nécessiteux dans différentes régions du pays.

Cette opération de solidarité sera lancée 48 heures avant le début du mois sacré, a indiqué le chef de la commission nationale par intérim chargée de la préparation du mois de Ramadhan, M. Khelaf Aissa, qui a ajouté que les familles nombreuses et les plus démunies, estimées à 384 162 cette année, bénéficieront de deux couffins au lieu d’un.
L’opération touchera également 156 024 personnes aux besoins spécifiques, a précisé l’intervenant à l’APS, ajoutant que le couffin de Ramadhan verra cette année une amélioration qualitative et quantitative par rapport aux années précédentes.
A ce propos, il a rappelé l’ouverture de 691 restaurants au niveau national qui offriront 5 170 000 repas et la mobilisation de près de 13 000 bénévoles, soulignant que ces restaurants sont ouverts à toutes les catégories de la société à condition de prendre les repas d’iftar à l’intérieur de ces espaces.
Dans le souci de préserver la santé du citoyen, le ministère de la Solidarité nationale a mis en place des commissions d’inspection chargées du contrôle régulier de l’activité de ces restaurants, d’autant que le moins sacré coïncide, cette année, avec l’été où les cas d’intoxication sont fréquents.
Le conseil des ministres avait décidé, lors de sa dernière réunion du 10 juillet, la distribution d’environ 1,5 million de couffins de Ramadhan aux familles nécessiteuses à leur domicile et plusieurs fois durant le mois sacré. Soit 500 000 de plus qu’en 2010.
L’année dernière, 1 million d’algériens ont bénéficié cette année du couffin du Ramadan, un panier évalué à 4000 dinars algériens (40 euros).
Le couffin du Ramadan comprend des produits alimentaires de base comme la semoule, la farine, le sucre ou encore l’huile et le lait en poudre,
Il a également décidé l’ouverture de près de 700 restaurants pour la distribution de 5 millions de repas d’iftar aux nécessiteux dans différentes régions du pays. L’opération de solidarité 2011 a coûté plus de 3,5 milliards de DA puisés pour l’essentiel du Trésor public.
Le ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, M. Said Barkat a annoncé que le seuil minimum du montant du couffin de Ramadhan prévu durant le mois sacré est de 3000 DA et peut atteindre jusqu’à 9000 DA dans certaines wilayas, grâce aux contributions des bienfaiteurs
Le jour même de cette annonce, des familles ont protesté à Tiaret pour avoir été exclues de la liste des bénéficiaires du couffin de ramadhan