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jeudi 4 août 2011


Quelles sont les réserves d’or en Algérie et comment sont-elles gérées ?*


La monnaie rapport social traduisant le rapport confiance Etat/citoyens est un signe permettant les échanges ne créant pas de richesses. Au contraire la thésaurisation et la spéculation dans les valeurs refuges comme l’or, certaines devises ou certaines matières premières sont nocifs à toute économie. Selon les statistiques du FMI de 2009, l’Algérie disposait, courant 2009 de 173,6 tonnes d’or avec une valeur en termes de lingots de 6,07 milliards de dollars soit 4,3% des réserves de change de l’époque et au cours d’aout 2011 un montant de 9,11milliards de dollars soit un gain net de plus de 3 milliards de dollars entre mars 2009 et aout 2011.
Depuis le montant a vraisemblablement augmenté mais le ratio global stable ou en très légère augmentation puisque les réserves de change sont estimées à 160 milliards de dollars en juillet 2011officielleemnt et plus de 173 milliards de dollars selon les statistiques internationales, posant d’ailleurs le problème de la transparence de la gestion des réserves de change.
1- Quelle est la place de l’or dans l’économie mondiale
Les réserves internationales d’un pays sont, généralement, l’ensemble des disponibilités composant le portefeuille des actifs que sa Banque centrale détient (devises, or, droits de tirages spéciaux (DTS) .L’or coté en once (troy ounce) (1 once = 31,1034768 g) est échangé sur le marché des métaux précieux, principalement sur les places de New York, Londres, Zurich et Hong Kong. L’or étant indéfiniment réutilisable et pratiquement indestructible, la quasi-totalité des tonnes d’or extraites depuis les débuts de l’humanité est toujours existante. La dernière effectuée en 2009 l’estime à environ 161 000 tonnes.
Au total les mines produisent environ 60 % de l’offre mondiale, les 40% restants proviennent du recyclage et des reventes de stocks (banques centrales). Je précise que jusqu’au années 80, l’Afrique du Sud procurait plus de la moitié de l’or mondial, mais depuis 2007, la Chine est devenue nation productrice. En effet, sur un total, 2 356 tonnes de production minière mondiale (dernier recensement datant de 2008) et départagée en 6 principaux pays (classés par ordre de production) : Chine 12 ;2%, USA 9,9%, Afrique du Sud 9,8%, Australie 9,6%, Pérou 7,4% et la Russie 7%.
Le cours de l’once d’or a évolué ainsi : en moyenne annuelle 2001 de 300 dollars, 2004 de 400 dollars, 2005 de 600 dollars, 2008/2009 moyenne fluctuant entre 800/1000 dollars. En juillet et aout 2011, avec la crise grecque dans la zone euro et la crise de l’endettement américain, il a franchi plus de 1.600. L’once d’or est coté exactement le 02 aout 2011 à 1625 dollars. A la Bourse de Paris, le lingot d’or (1 kg) était coté autour de 10 000 euros en 2004, il a avoisiné les 25 000 euros en 2009(35.000 dollars) et sa valeur le 02 aout 2011 est de 36.901 euros soit 56.660 dollars.
L’or a servi d’étalon monétaire exclusif l’étalon or avec les accords de Bretton Woods instaurant le système monétaire international en 1945 (Gold Exchange Standard) avec le dollar comme monnaie internationale défini en un certain poids d’or et les autres monnaies en dollars. En 1971, avec le Président Nixon, les États-Unis suspendirent la convertibilité du dollar vis à vis de l’ or et en 1976 les accords de la Jamaïque démonétarisent l’or qui dès lors n’a plus de rôle monétaire officiel expliquant ‘ailleurs l’expansion du déficit budgétaire américain , les USA faisant jouer la planche à billets. Selon le World Gold Council, de mai 2011, le premier détenteur d’or sont les USA avec 8133,5 tonnes, le deuxième l’Allemagne avec 3407,6 tonnes, le 3me le FMI avec 3005,3 tonnes, le 4me l’Italie avec 2451,8 tonnes, le 5me : la France avec 2435,4 tonnes, le 6me la Chine avec 1054 tonnes, le 7me la Suisse avec 1040,1 tonnes, le 8me le Japon avec 765,2 tonnes, le 9me les Pays-Bas avec 612,5 tonnes, le 10me la Russie avec 607,7 tonnes, le 11me : l’Inde avec 557,7 tonnes et le 12me : la BCE avec 501,4 tonnes . Ce classement permet de constater que les pays avec les plus grandes réserves d’or ne sont pas forcément ceux qui ont un fonds d’état important. La preuve avec l’Arabie Saoudite qui se situe à la seizième place du classement des pays par réserves d’or tandis que son fonds souverain est le deuxième le plus important au monde. Selon toujours cette revue, le fonds d’état des Etats-Unis, l’Alaska Permanent Reserve Fund, n’arrive seulement qu’à la 18ème place du Classement des Fonds Souverains, alors que ce pays a le plus gros stock d’or au monde. Tout comme le fonds singapourien qui est l’un des plus important, mais dont le stock d’or est peu conséquent.
2- Quelles sont les réserves d’or en Algérie ?
L’or de l’Algérie, acheté essentiellement sous le règne du défunt Kaïd Ahmed, alors ministre des Finances (c’était un grand patriote et ministre des finances et je tiens à lui rendre hommage) n’avait pas été mis en danger et avait montré son utilité opérationnelle en temps de crise et si l’on avait acheté de l’or en 2008/2009 les réserves de change de l’Algérie en termes de parité de pouvoir d’achat seraient en aout 2011 de plus de 320 milliards de dollars US. Et le montant aurait plus élevé si l ‘on avait acheté des actions dévalorisées fin 2008 dont le cours pour certains a remonté à plus de 300% courant 2011.
Selon les statistiques du FMI , repris à l’époque par une dépêche officielle de l’APS l’Algérie disposait ,courant 2009 de 173,6 tonnes d’or avec une valeur de 6,07 milliards de dollars soit 4,3% des réserves de change de l’époque et au cours de aout 2011 un montant de 9,11milliards de dollars soit un gain net de plus de 3 milliards de dollars.
Depuis le montant a vraisemblablement augmenté mais le ratio global est resté stable ou a très légère augmentation puisque les réserves de change sont estimées officiellement à 160 milliards de dollars en juillet 2011, et plus de 173 milliards de dollars selon les statistiques internationales posant d’ailleurs le problème de la transparence de la gestion des réserves de change.
L’Algérie arrive à la 22ème place mondiale, est ainsi le premier pays en Afrique en termes de volume de réserves en or, devant la Libye (24 ème et l’Afrique du Sud (27ème). L’Algérie se classe à la 3ème place dans le monde arabe derrière l’Arabie Saoudite (16ème avec 322,9 tonnes) et le Liban (18 ème avec 281,6 tonnes). Gold Mining Algeria (GMA), filiale du groupe australien GMA Ressources chargée de l’exploitation de la mine d’or d’Amesmessa, située à 400 km au sud-ouest de la wilaya de Tamanrasset, en partenariat avec Sonatrach qui détient une part majoritaire de 52% dans le capital de la Spa Enor à travers sa filiale Gold Mining Algeria qui a dû recourir à une ouverture de son capital afin de pouvoir financer son plan d’investissement en Algérie en cédant une part de 9% à la firme égyptienne Asec Mining pour un montant de 1,9 million de livres sterling, fait état pour l’exercice 2009( repris par l’agence officielle APS) , d’un taux de production aurifère à partir de la mine d’Amesmessa de 32 601 onces d’or pour une valeur au cours de 2009 ( 900 dollars) d’environ 52 millions de dollars au cours de aout 2011, somme dérisoire par rapport aux exportations d’hydrocarbures.
La production aurait été plus importante puisque selon les données officielles de l’entreprise ENAOR a exporté 848 kg d’or (valeur de 48.200.000 de dollars au cours d’aout 2011) alors que le marché local a consommé 208,78 kg de ce métal précieux soit une différence de 7 millions de dollars par rapport au communiqué de GMA.
Récemment, le 18 juillet 2011, pour la firme canadienne Cancor, les résultats des travaux d’exploration menés attestent que les réserves en or de cette partie de l’extrême Sud sont «beaucoup plus importantes» qu’on ne l’imaginait. Je cite Cancor « Les résultats obtenus jusqu’à présent sont très encourageants avec d’excellentes teneurs aurifères dans de nombreux échantillons. De plus, plusieurs grains d’or visible ont été observés entre les zones filoniennes, sur de petits affleurements. La présence d’or visible dans ces secteurs suggère que les minéralisations aurifères pourraient être beaucoup plus importantes que détectées jusqu’à présent». Mais le problème est à quel cout ?

3- Avoir des réserves d’or et de devises importantes n’est pas un facteur de développement
La monnaie rapport social traduisant le rapport confiance Etat/citoyens, est un signe permettant les échanges ne créant pas de richesses. Autrefois les tribus d’Australie utilisaient les barres de sel du fait de sa rareté comme moyen d’échange. Au contraire la thésaurisation et la spéculation dans les valeurs refuges comme l’or, certaines devises ou certaines matières premières est nocif à toute économie. Avoir des réserves de change en devises ou en or est une condition nécessaire, sécuriser l’investissement et surtout éviter un dérapage plus important de la valeur du dinar par rapport aux devises où existe une corrélation d’environ 70% entre la valeur actuelle du dinar et ce stock de devises via la rente des hydrocarbures, sinon le dinar flotterait à plus de 300 dinars un euro. Mais ce n’est pas une condition suffisante d’un développement durable et surtout provenant d’une rente, solution de facilité de la dépense monétaire sans impacts pouvant conduire au syndrome hollandais avec une corruption généralisée.
Si la Chine a des réserves de change estimée à mars 2011 par les organismes internationaux à 3045 milliards de dollars dont 30% en bons de trésor américains ce qui permet d’éviter une chute brutale tant des bons de trésor que de la valeur du dollar en contrepartie d’exportation chinoise vers les USA , suivi du Japon 1140, de la Russie 525, de l’Arabie Saoudite 466, Taiwan 400, le Brésil 333, l’Inde 310, la Corée du Sud 307, la Suisse, 280, dont d’ailleurs une grande fraction, contrairement à l’Algérie sont placés en fonds souverains et une autre seulement en bons de trésor américain, des grandes puissances économiques comme l’Allemagne première exportatrice mondiale, a 221, la France 173, l’Italie 164, les Etats Unis d’Amérique première puissance économique mondiale trois fois le PIB chinois n’ont que 143 et le Royaume Unis 143 milliards de dollars. La leçon pour l’Algérie il est étonnant que la majorité des observateurs algériens s’appesantissent sur les réserves algériennes placées en bons de trésor américains d’environ 50 milliards de dollars et oublie que 75 milliards de dollars sont placées dans des banques centrales européennes ou dans des banques dites cotées AAA alors qu’il y a eu récemment avec la crise grecque dépréciation des obligations de bon nombre de pays européens et que certaines banques dites AAA qui ont été décotées ce qui entraine forcément des rendements faibles, voire négatifs pur ceux garantis par les Etats, ou pertes d’une fraction du principal si les banques ont fait faillite(2).
Aussi, face à cette situation de turbulences de l’économie mondiale qui touche tous les pays, le gouvernements algérien faute de prospective, assistant en spectateurs, dont l’essence de la crise est structurelle, quelle est la structuration des réserves de change entre les principales monnaies internationales : part en dollars, euros, livres sterling et yen ? Les données de 45% en dollars, 45% en euros, 5% en livres sterling et 5% en yen sont-elles justes et quelle est la part de l’or ? Que rapportent ces placements sachant que pour 2011 le taux directeur de la FED (entre 0 et 0,25% depuis 2010) et celui de la BCE (1,25% depuis avril 2011) ceux du Japon (0,5%) et de la banque d’Angleterre (0,5%). Avec le taux d’inflation même faible, entre 1 et 2% cela donne un rendement zéro, voire négatif. Cela doit être également soit pondéré à la baisse par la dépréciation d’une monnaie (ce qui est le cas pour le dollar plus de 40% depuis le 01 janvier 2000) ou à la hausse en cas d’appréciation (cas de l’euro), les exportations d’hydrocarbures se faisant en dollars et les importations algériennes pour 60% en euros. En bref le problème central pour toute économie est la synchronisation de la sphère réelle et financière , la dynamique économique et la dynamique sociale et pour l’Algérie utiliser d’une manière optimale ces réserves de change produit des hydrocarbures et non d’une bonne gouvernance, et du travail face à l’implacable mondialisation, afin de réaliser la transition d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales.
Professeur Abderrahmane MEBTOUL, Expert international

Algerie:Le politique et le militaire


La fin de partie des généraux en Turquie provoque un silence gêné en Algérie !


Le politique et le militaire, voilà une équation qui peut déterminer le bonheur et le développement d’un pays. Mais si cette équation évolue avec le temps dans plusieurs pays dans le monde, en Algérie elle demeure figée par des rapports de force inchangés depuis presque l’Indépendance.
En Algérie, l’influence persistante, et ce n’est là qu’un euphémisme, de l’armée sur la  chose politique ne choque plus personne ! Grâce à une compagne menée tambour battant par une presse aux ordres et de connivence avec les cercles militaires, de nombreux Algériens ont finir par accepter l’idée de légitimer cette soumission de la politique aux militaires en échange d’une certaine paix… Ce conditionnement mental soigneusement mis en œuvre  par les titres phares de la presse Algérienne a encore pris une importance accrue depuis le printemps arabe.
En effet, dès la chute des régimes tunisiens et égyptiens, le terrorisme « résiduel» refait surface en Algérie et les opérations de ratissages reprennent de plus belle avec  leur lot de bavures militaires jamais élucidées. Soudainement, au moment où des jeunes Algériens tentent de se structurer pour demander plus de liberté et de dignité, on nous ressort la chanson du terrorisme qui menace encore l’Algérie ! Un terrorisme mystérieux qui a amené ainsi les autorités politiques à publier un nouveau décret- publié dans le Journal officiel du 5 juin dernier- qui redonne de larges prérogatives aux troupes militaires et place carrément sous la tutelle de l’armée tous les autres corps des services de sécurité !
Quelle audace ! En plein printemps arabe, l’Algérie se remilitarise pour faire face à des soi-disant «mouvements de subversion» ! Le clin d’œil est clair et à la place de la révolution, l’Algérie s’offre sa contre-révolution… Bien sûr, le temps passe et ce décret ne suscite aucun remous au sein de l’opinion publique qui n’a eu droit qu’à des articles élogieux de la part de la presse dite indépendante et libre sur ce sombre ajustement politique !
Fort heureusement, le cas turc s’invite dans l’actualité. A l’opposé de l’Algérie,  en Turquie, l’armée a perdu sa main mise sur la vie politique turque.  Intouchable pendant plusieurs décennies, elle s’amusait à déjouer les gouvernements par la force des coups d’Etat. Mais depuis 2002, un processus démocratique s’est enclenché et en 2011, les généraux perdent leur bras de fer avec le gouvernement d’Erdogan.
Fin de partie donc pour les militaires en Turquie. Ce grand évènement a été rarement commenté ces jours-ci en Algérie par la presse et les observateurs avisés. Apparemment, il était trop dur et peu convenable d’expliquer aux gens que la démocratie, c’est beau sans l’armée aux commandes. Il est certainement aussi difficile pour nos plumitifs de reconnaître que la Turquie est ce miroir sombre qui renvoie à l’Algérie sa véritable image. Et pour cause, le cas turc a prouvé enfin que sans une armée dans les casernes, point de développement, de libertés publiques et d’épanouissement. Mais en Algérie, on continue de défendre un autre modèle. Celui d’un Fast-Food géant surveillé et quadrillé par des barrages militaires dans chaque coin de rue… On comprend donc pourquoi le feuilleton turc de la démocratie provoque un silence gêné en Algérie….

Egypte:Le despote du Nil face aux juges(VIDÉOS)

  Hosni Moubarak dans une grande cage 

L'ancien président égyptien Hosni Moubarak, renversé le 11 février 2011 par la rue après 29 ans de pouvoir sans partage, est arrivé tôt mercredi au Caire où son procès doit s'ouvrir dans la matinée. Hosni Moubarak est le premier chef d'Etat arabe à comparaître en justice depuis le début de la vague de contestation qui a secoué le monde arabe. Ses deux fils sont également présents dans le box. DNA vous propose de suivre en direct le déroulement de ce procès.

10 h 15 : Des heurts éclatent entre supporteurs et opposants à l'ancien président à l'extérieur du tribunal. Des policiers anti-émeutes tentent de ramener le calme. Des journalistes présents sur les lieux indiquent qu'opposants et supporteurs s'affrontent à coups de pierre.
10 h 13 : Hosni Moubarak quitte la salle d'audience sur une civière. Le procès est interrompu momentanément.
10h 05 : Le procès de l'ancien président, diffusé en direct par les télévisions égyptiennes ainsi que par la chaîne Al Jazeera, est suivi par des millions d'Egyptiens.
10 h 00 : Les avocats de la défense demandent le report du procès. Ala, le fils aîné de Hosni Moubarak, habillé en blanc, tient un exemplaire du Coran dans la main.
09h 45 : Des centaines de personnes massées devant le tribunal suivent en direct sur un écran géant le déroulement du procès de Hosni Moubarak et ses deux fils. Plus de 1000 policiers assurent la sécurité autour du bâtiment.
Salle d'audience du tribunal du Caire. La cage en fer à l'intérieur de laquelle sont placés les accusés.
09 h 28 : Habib Al Adli, ancien ministre de l'Intérieur, redouté du temps où Moubarak régnait sans partage, ainsi que six hauts responsables de la police, sont présents dans le box des accusés.
09 h 20 : Hosni Moubarak et ses deux fils, Gamal et Ala, sont arrivés à la salle d’audience. Ils ont été placés derrière une cage en fer. A l’appel du juge, l’ancien président allongé sur une civière a répondu « Présent, votre honneur.. ». Ses deux fils habillés en blanc se tiennent debout à coté de lui.
L'ancien « raïs », âgé de 83 ans, est notamment poursuivi pour homicides avec préméditation dans le cadre de la répression du mouvement de contestation de janvier-février qui a provoqué sa démission et a fait 840 morts selon un bilan officiel. S'il est reconnu coupable, Hosni Moubarak est passible de la peine de mort.
L'ex-président a quitté l'hôpital de Charm el Cheikh, où il est hospitalisé depuis avril, à bord d'un convoi motorisé avant de prendre l'avion en direction de la capitale égyptienne, selon Reuters citant un témoin et un média officiel.
Procès très attendu
Selon la télévision d'Etat, l'avion de l'ancien président s'est posé sur le tarmac d'une base militaire du Caire et Moubarak a été ensuite été transféré jusqu'au tribunal en hélicoptère. Très attendu, le procès se tiendra dans l'enceinte de l'école de police dans la banlieue du Caire et sera retransmis sur un écran installé à l'extérieur du bâtiment.
Des rumeurs sur l'état de santé de Moubarak ont fait planer le doute ces dernières semaines sur la présence de l'ancien chef d'Etat à l'ouverture de son procès. Selon certaines sources, son avocat pourrait toutefois faire valoir auprès du tribunal que Moubarak est trop faible pour assister aux audiences.
Sécurité renforcée
Une grande cage dotée de barreaux a été installée dans la salle d'audience pour accueillir Moubarak mais également l'ancien ministre de l'Intérieur, Habib al Adli, également appelé à comparaître mercredi pour les mêmes charges, et les deux fils d'Hosni Moubarak, Alaa et Gamal, également jugés pour corruption.
Selon la chaîne de télévision Al Djazira, Adli et les deux fils de Moubarak sont arrivés au tribunal.
Sur la place Tahrir, emblème de la « révolution du Nil », la sécurité a été renforcée. Des policiers anti-émeutes et des soldats ont été déployés et des dizaines de camions de police sont garés à proximité.
Tôt mercredi, la police a patrouillé dans les rues près de l'hôpital de Charm el Cheikh, bloquant son accès à un groupe de manifestants rassemblés à proximité en scandant « le peuple veut l'exécution de l'assassin. »
Un petit groupe de partisans de Moubarak se sont rassemblés mercredi près de l'école de police en scandant : « Moubarak, garde la tête haute » et « nous démolirons et incendierons la prison si Hosni Moubarak est condamné. »
Le procès pourrait permettre d'apaiser la colère des Egyptiens, qui ont occupé trois semaines durant en juillet la place Tahrir.
Un procès pour apaiser la colère
Les manifestants demandent au Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir depuis la chute de Moubarak, d'accélérer les réformes politiques et économiques ainsi que les procédures judiciaires à l'encontre des responsables de l'ancien régime.
Hosni Moubarak est le premier chef d'Etat arabe à comparaître en justice depuis le début de la vague de contestation qui a secoué le monde arabe.
Début juillet, l'ancien président tunisien Zine ben Ali avait été condamné par contumace à 15 ans de prison pour possession de drogue et d'armes. Il vit actuellement en exil en Arabie saoudite depuis son renversement par la rue le 14 janvier.