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mercredi 29 juin 2011

Algérie: les listes noir de logements


www.liberte-algerie.com

Émeutes, listes contestées et passe-droit
UN TOIT À TOUT PRIX
FrustrationLes récentes émeutes de Batna à cause d’une liste de bénéficiaires contestée reflète une réalité : le système de distribution de logements reste injuste, opaque, en dépit des constats récurrents des gouvernants sur cette situation, dressés depuis au moins trois ans. Rendre la répartition plus juste bute sur une gouvernance centrale et locale, préoccupée dans maints cas sur la récupération à son profit des biens subventionnés par l’État. Outre l’absence de transparence, le favoritisme, si ce n’est le versement de la tchipa, rend l’accès au logement problématique pour une grande partie des Algériens dont une bonne portion n’attend que cette clé de sésame, susceptible de mettre fin à leur statut de célibataires. Résultat des courses : la crise du logement est loin d’être réglée malgré un effort sans précédent de l’État au cours de la décennie 2000.
Au demeurant, le logement mesure aujourd’hui notre réticence à instaurer un État de droit, le degré d’exclusion sociale dans le pays et le niveau des inégalités entre Algériens, d’où un sentiment de frustration partagé qui n’annonce pas, loin s’en faut, de lendemains meilleurs. En ce sens, la demande est en train d’enfler. Pendant que l’offre bien que démultipliée n’arrive pas à suivre les besoins. En raison de la rareté du foncier, la spéculation, un détournement de l’offre et un outil de réalisation caractérisée par une organisation des chantiers et des systèmes constructifs archaïques. En un mot, une véritable bombe à retardement. Si on n’y prend pas garde.
En définitive, le logement reste inaccessible pour une grande partie des Algériens. S’il faut saluer les mesures gouvernementales arrêtées pour solvabiliser la demande, ces décisions restent insuffisantes. En effet, il faut au moins trois à quatre fois le SNMG pour accéder au crédit immobilier en vue de l’acquisition d’un logement promotionnel subventionné par l’État (LPA). Pour acquérir un appartement sur le marché via un financement bancaire, il faut au minimum un salaire de 100 000 dinars par mois. En supposant que le crédit soit facilement accordé, le problème de l’offre se pose. Les logements accessibles sont les LPA. Or, il est très difficile aujourd’hui d’y accéder surtout à Alger où la pression demeure très importante. Il est donc plus nécessaire de fluidifier le marché de l’habitat. Faciliter l’accès des terrains aux promoteurs, régler la problématique relative aux capacités de réalisation considérées comme insuffisantes, assurer la transparence dans la distribution des logements et une intervention efficace de l’État en vue de solvabiliser la demande, autant de solutions contribuant à résorber la crise du logement, souligne un expert. Les entreprises dans le cadre de la fidélisation de leurs ressources humaines peuvent participer à cette œuvre citoyenne en accordant des avances sur leurs salaires. Les syndicats ou comités de participation pourraient puiser dans les œuvres sociales, orientées principalement, dans ce scénario, vers le financement des logements destinés aux salariés. Il convient également de libérer le marché locatif de ses contraintes.
Encore faut-il, in fine, une ferme volonté de l’État en vue de faire sauter les verrous à l’accès d’une grande partie des postulants au logement, dans une approche beaucoup plus globale. En un mot, les gouvernants sont de nouveau interpellés sur ce dossier. La conjoncture actuelle qui invite à une meilleure gouvernance devrait peser. À défaut, vouloir tourner le dos à la crise du logement ne fera qu’entretenir le malaise social qui risque de nous faire basculer, quitte à le répéter, vers de nouveaux cycles de contestation et de violence et retarder ainsi notre élan vers un développement durable.

Algerie les liste noire de logement



le logement fait la colére

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L’affichage des listes de logements sociaux embrase le pays: Où en est-on avec le fichier national ?

les listes noire
L’opération de distribution de logements sociaux est devenue, depuis un certain temps, une opération à haut risque pour les APC. Les exécutifs communaux, conscients des incidents qui accompagnent généralement ce genre d’opération, évitent de faire dans la précipitation.
Des centaines de logements, réalisés pour le compte de divers programmes d’habitat, n’ont été distribués aux potentiels bénéficiaires, le temps pour les commissions installées à cet effet d’étudier avec «vigilance» les dossiers déposés par les postulants.
Le travail de ces commissions prenaient un certain temps et a accusé même du retard sur le planning établi par les autorités. Souci des édiles communaux d’éviter les mouvements de foule ou contraintes objectives induites par le nombre de dossiers à traiter pour établir une liste de cas prioritaires ?
Il semble que les élus obéissaient à ces deux cas de figures, ce qui expliquent leur «nonchalance» à investir ce terrain miné à bien des égards, jusqu’à ce qu’intervienne le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, sommant les APC de procéder à la distribution, dans un temps relativement court, des logements sociaux réalisés.
Des milliers de logements sociaux à «prendre» répartis sur l’ensemble du territoire national attisent bien de convoitises. Et forcément tous les moyens sont bons pour figurer sur la liste des heureux bénéficiaires à peu de frais et tout est aussi grande la colère de se voir exclu de la fameuse liste.

De l’Est, de l’Ouest, du Centre et même du Sud, résonnent les cris de colère des citoyens à l’affichage aux sièges des APC de ces listes de la discorde. Invariablement, la presse relate, depuis plusieurs jours, que des mouvements de protestations initiés par de citoyens mécontents après l’affichage de ces listes ont eu lieu dans telle ou telle ville du pays.
Et tout aussi invariablement, elle rapporte que les forces de l’ordre sont intervenues pour mettre fin à ces désordres et explique que l’ire des citoyens a été alimentée par le fait que bien de bénéficiaires de ces logement ne remplissent pas les conditions exigées pour y prétendre. Passe- droit, favoritisme et même des dessous de table qu’auraient commis les commissions ad hoc sont évoqués par les protestataires pour justifier leurs actions.
Il faut reconnaître, à la décharge de ces commissions, que le nombre de logements à distribuer est insignifiant comparé au nombre de demandeurs qui font valoir, avec force arguments, leur ancienneté de résidence dans la commune et leur précarité. Deux critères qui, semble-t-il, leur donne le «droit» et la «priorité» d’être sur la liste des heureux élus de l’opération.
Ce qui n’est pas, bien souvent, le cas. De nombreux demandeurs trichent sur leur lieu de résidence et leur situation sociale et certains, qui ont déjà obtenus une aide de l’Etat, profitent de l’absence d’instruments adéquats de gestion du dossier logement pour tenter de nouveau de bénéficier du cadeau providentiel.
Et là, il faut s’interroger sur le grand retard mis pour élaborer un fichier national de l’habitat, pourtant prévu depuis plusieurs années. Il permettra, sans nul doute, de débusquer les tricheurs et sera d’un apport non négligeable pour une gestion efficiente du parc immobilier à distribuer et un atout certain pour asseoir une politique de répartition plus équitable des logements pour les années à venir.