Un demi-siècle d’indépendance économique vu par les experts
Quand le gâchis annihile
Un demi-siècle d’indépendance économique vu par les expertsquand le gâchis annihileles avancées
Après d’un demi-siècle d’indépendance, le bilan reste très mitigé. On enregistre d’une part beaucoup d’avancées : un immense effort de formation des ressources humaines, un développement pressionnant d’infrastructures (routes, autoroutes, barrages, voies ferrées, infrastructures aéroportuaires, grosses usines de dessalement de l’eau de mer). L’Algérie a déjà atteint certains objectifs de développement humain du millénaire, devant être réalisés en 2015 (taux de scolarisation, taux d’accès à l’eau potable)… Après la récupération de sa souveraineté sur ses richesses gazières et pétrolières en 1971, elle a reconquis sa souveraineté financière au cours des années 2000 avec le remboursement par anticipation de sa dette extérieure.
D’autre part, l’Algérie enregistre une série d’échecs dans son développement économique et social. Pour la seule décennie 2000, les pouvoirs publics ont dépensé entre 400 à 500 milliards de dollars, sans pour autant glaner des gains très significatifs en termes de croissance économique, de réduction de la dépendance à l’égard des hydrocarbures et des importations de produits stratégiques et sans pour autant relancer l’industrie. Autres contre-performances : le chômage des jeunes reste hyper-important. La crise du logement est loin d’être résorbée. Et plusieurs millions de salariés perçoivent des salaires de misère. En un mot, la pauvreté est loin d’être éradiquée, en dépit d’une embellie financière sans précédent depuis l’Indépendance.
Ces résultats décevants réalisés en dépit d’un potentiel économique unique dans la région et d’opportunités d’affaires sans équivalent montrent que l’Algérie vit un gros problème de gouvernance. En un mot, elle demeure très mal gérée. Atteinte par le syndrome hollandais, en clair par une logique de rente, ses gouvernants créent des obstacles à la création d’entreprises et de richesse au lieu de libérer les initiatives et soutenir les entreprises dynamiques.
Dans une telle économie de rente où l’informel domine des pans entiers de l’économie, la corruption n’a jamais autant prospéré qu’au cours de la décennie 2000 favorisée par une situation d’abondance de liquidités et une bureaucratie puissante encouragée par les hautes sphères de l’État.
Dans une telle situation de “dérèglement institutionnel”, nos gouvernants face aux mouvements de colère des jeunes, de différentes corporations de fonctionnaires, ont préféré calmer le jeu en distribuant l’argent public via des aides très généreuses en faveur de la création d’emplois et sous forme d’augmentations de salaires. Mais ils n’ont pas réglé pour autant les problèmes de fond à l’origine du malaise des Algériens. Pour gagner du temps.
En un mot, on a reporté les véritables décisions de changement à plus tard. De ce fait, le régime en place renvoie à l’image d’un système davantage préoccupé à maintenir les situations de rente, à protéger les lobbies de l’informel, qu’à réunir les conditions d’une montée en puissance économique de l’Algérie. Une tendance qui ne peut conduire tôt ou tard qu’au pourrissement.
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