Madani Mezrag |
Dialogue national, retour des islamistes de l’ex-FIS, affaire Gharbi…
Entretien avec Madani Mezrag, ex-émir national de l’AIS
Dans un entretien accordé à TSA , Madani Mezrag, ancien émir national de l’Armée islamique du salut (AIS) s’exprime notamment sur les consultations politiques menées par la commission Bensalah, les révoltes arabes, la formation d’un nouveau parti islamiste et l’affaire Mohamed Gharbi.
Pour l’ancien émir de l’ex‑AIS, les consultations politiques ont échoué avant même de commencer. « Ces consultations sont comme un mort‑né. Elles ont échoué avant même de commencer », a‑t‑il dit, déplorant l’exclusion initiale des islamistes de l’ex‑FIS de ces consultations. Pourtant, a‑t‑il argumenté, le FIS dissous a « remporté les premières et dernières élections libres et transparentes organisées en Algérie depuis l’indépendance ». C’était en 1991. L’annulation des résultats de ces élections a plongé le pays dans la violence terroriste qui a fait plus de 200 000 morts. L’ancien patron du bras armé de l’ex‑FIS a indiqué qu’il avait adressé, le 11 février dernier, des propositions de sortie de crise au président de la République.
Madani Mezrag a estimé qu’il n’était pas « judicieux » pour le peuple algérien de monter, sans réfléchir, sans tirer les leçons du passé, dans le train des révoltes qui soufflent sur le monde arabe depuis la fin de l’année 2010. « Si certains peuples arabes viennent de se réveiller de leur longue hibernation, le peuple algérien a commencé à se révolter depuis le milieu des années 80 », a expliqué M. Mezrag. L’ex‑patron de l’AIS préfère une révolte pacifique accompagnée d’un dialogue et d’une consultation avec toutes les forces de la société. « La raison et le devoir nous obligent à réfléchir afin de trouver les bonnes voies pour permettre à notre pays d’entamer une nouvelle ère de fraternité, de justice, d’indépendance et de dignité », a‑t‑il dit.
Madani Mezrag est revenu sur la dissolution de l’AIS en 1997. Il accuse les autorités d’avoir failli à leurs engagements et de n’avoir pas respecté l’accord avec l’ex‑bras armé du FIS dissous. Mais il dément avoir présenté une demande d’agrément pour un nouveau parti politique islamiste. « Nous n’avons pas présenté de demande d’agrément d’un parti politique », a‑t‑il affirmé, accusant le courant éradicateur du régime de contrôler de nombreux postes sensibles et stratégiques de l’État. « Ce courant ne peut durer à la tête de ces postes qu’avec la force », a‑t‑il ajouté.
Madani Mezrag a affirmé qu’il disposait d’un passeport et qu’il voyageait librement, comme de nombreux éléments de l’ex‑AIS qui continuent de travailler dans le commerce dans des pays arabes et européens.
Enfin, l’ex‑émir de l’AIS s’est exprimé sur l’affaire Mohamed Gharbi. Selon lui, seule la famille du défunt Ali Merad est en mesure d’accepter la libération de Mohamed Gharbi. Ce dernier a été reconnu coupable et condamné pour assassinat d'Ali Merad. Un collectif demande sa libération. « Ni le Président, ni le ministre ne peuvent décider à la place des autres, sous la pression de ceux qui se réclament de la société civile », a averti Mezrag, affirmant qu’il ne restera pas muet si le tueur d'Ali Merad, venait à être libéré sans un arrangement avec la famille du défunt.
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