Abdelouahid Bouabdellah |
Il aura tenu 5 jours. Mercredi 15 juin, les avions d'Air Algérie sont cloués au sol suite à un mouvement de grève. Dimanche 19 juin, le directeur de la compagnie est débarqué. Le PDG d’Air Algérie, Abdelouahid Bouabdellah, a été débarqué de son poste dimanche matin, a appris DNA de sources internes à la compagnie algérienne. Bouabdellah, 58 ans, est remplacé à ce poste par le directeur de Tassili Air Airlines, Salah Boutlif. Enfant du système, non-initié au monde du transport aérien, Bouabdellah a dirigé plusieurs entreprises publiques avant d'être nommé à la direction d'Air Algérie en mars 2008.
Des sources syndicales ont confié à DNA qu’une réunion d’urgence se tient dans l’après-midi du dimanche 19 juin au siège du ministère des Transports.
L’ex-PDG semble non seulement payer pour la dernière grève du personnel naviguant qui a paralysé le 15 juin dernier l’aéroport d’Alger pendant une journée mais sans doute pour l'ensemble de sa gestion à la tête de cette compagnie nationale.
Arrivé dans le hall de l'aéroport international, le PDG a tenté ce jour-là de dialoguer avec les grévistes à l'aide d'un mégaphone, mais il a été fortement hué.
Départ avorté en mars 2011
En mars dernier, l’ex-patron d’Air Algérie a déjà claqué la porte avant de se raviser. Devant une quinzaine de cadres de la compagnie, Abdelouahid Bouabdellah avait lancé : « J’en ai marre, je m’en vais… ».
L'homme justifiait ainsi son départ par un complot qui se tramerait contre lui dans les bureaux même du Premier ministre Ahmed Ouyahia.
«Il y a une situation d’instabilité que des lobbies veulent imposer au sein de la compagnie dirigés par un responsable d’une structure dépendant du 1er ministère qui s’est autoproclamé directeur parallèle», a-t-il expliqué à l'époque.
Agé de 58 ans, Abdelouahid Bouabdellah est arrivé à la tête d’Air Algérie en mars 2008 neuf mois après le décès de l’ancien PDG Mohamed Tayeb Benouis.
Bouabdellah un enfant du système
Ancien député du FLN (Front de libération nationale) dont les parents sont originaires d’Oujda, au Maroc, Bouabdellah a fait sa carrière dans le secteur étatique en dirigeant plusieurs grandes entreprises publiques tel que Cosider, compagnie de BTP, la CNEP (Caisse nationale d’épargne et de prévoyance, ou encore l’ANEP (Agence nationale d’édition et de publicité), l’entreprise qui gère la publicité du secteur public.
Plus de trois ans après son arrivée à la tête d’Air Algérie, Abdelouahid Bouabdellah est donc débarqué.
En 2009, Air Algérie a transporté 3,7 millions de voyageurs en 2009 pour un chiffre d’affaires de 58 milliards de DA (804 millions de dollars).
Le limogeage express du PDG serait-il de nature à apaiser le climat tendu au sein de la compagnie nationale au moment même où celle-ci entame la saison estivale connue pour être une période charnière? La réponse dans quelques jours.
Wahid Bouabdallah a confirmé ce dimanche 19 juin son départ de la direction d’Air Algérie (lire notre information du jour). « Je pars avec le sentiment du devoir très bien accompli. Je ne pars avec le sentiment d’avoir été puni, mais plutôt avec celui d’être remercié pour le travail que j’ai fait », a‑t‑il déclaré à TSA après la cérémonie de passation de consignes avec son successeur Mohamed Salah Boultif. « L’alternance à la tête d’Air Algérie est tout a fait normale », a‑t‑il ajouté.
L’ex‑PDG de la compagnie aérienne nationale a de bons motifs d’être satisfait du travail qu’il a accompli depuis sa nomination à ce poste en 2008. En cinq ans, Air Algérie s’est nettement redressée, notamment sur le plan financier. La compagnie, qui affichait en 2008 un déficit d’exploitation de 3,9 milliards de dinars, a repris le chemin de la rentabilité, selon son ancien PDG. « Tous les indicateurs sont au vert », affirme Wahid Bouabdallah.
L’ex‑PDG a réussi à assainir les finances de la compagnie aérienne nationale, à moderniser sa flotte et à préparer un nouveau plan d’acquisition d’avions gros porteurs, ainsi qu’à maintenir sa part de marché à l’international au‑dessus de 50 %, malgré une forte concurrence des autres compagnies aériennes, notamment Aigle Azur et Air France. Mais le climat social reste difficile dans la compagnie. Le nouveau PDG, qui occupait jusque‑là le même poste chez Tassili Airlines, devra gérer une situation complexe, faite de revendications salariales et de luttes d’influence entre les différents syndicats de l’entreprise.
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