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jeudi 25 août 2011

Algerie:Réserves de change


 La Banque d’Algérie rompt le silence
Après le ministre des Finances Karim Djoudi, c’est au tour du gouverneur de la Banque d’Algérie Mohamed Laksaci de s’exprimer sur les réserves de change de l’Algérie. Environ 98 % de ces placements, répartis entre les États‑Unis et l’Europe, sont effectués en portefeuille de titres souverains (valeurs d’État) que l’Algérie avait achetés entre les années 2004 et 2007, lorsque les taux d’intérêt mondiaux étaient relativement élevés, a indiqué ce jeudi 25 août M. Laksaci, lors d’une rencontre consacrée à la présentation du rapport de la Banque d’Algérie pour l’année 2010. Ces titres sont soumis à un taux d’intérêt moyen fixe de 3 % en 2010, un rendement légèrement inférieur à celui de 2009 et 2008, selon M. Laksaci qui n’a pas donné de détails sur les montants placés aux États‑Unis et en Europe.

Les placements de ces réserves à l’étranger ont rapporté 4,60 milliards de dollars en 2010, contre un rendement de 4,74 milliards de dollars en 2009, selon ce rapport. Ce volume de rendement, mentionné sous l’appellation « crédits des facteurs » au chapitre relatif à la balance des paiements dans le rapport 2010 sur l’évolution économique et monétaire de la BA, était de 5,13 milliards de dollars (USD) en 2008, de 3,81 milliards USD en 2007 et de 2,42 milliards USD en 2006.

Les réserves de change de l’Algérie étaient de 162,2 mds USD fin 2010, soit plus de trois années d’importations de biens et services, contre 148,9 mds USD à la fin 2009, a‑t‑il rappelé. « La politique (de gestion des réserves) menée par la banque d’Algérie depuis 2004 a prouvé son efficacité en 2011 », s’est réjoui M. Laksaci, faisant allusion à la résilience des placements de l’Algérie face à la crise de la dette aux États‑Unis.

Contrairement aux années précédentes où les dépôts constituaient 20 % des placements de l’Algérie à l’étranger, 2 % seulement des réserves de change sont actuellement déposées dans des banques. M. Laksaci n’a pas divulgué les noms des banques commerciales où une partie (2 %) des réserves de change de l’Algérie est placée. Le gouverneur s’est félicité de la diversification des devises entrant dans la composition des réserves. Cette diversification, engagée aussi depuis 2004, visait une sécurisation maximale des réserves vis‑à‑vis des chocs extérieurs, a souligné M. Laksaci. Ainsi, la poursuite de la stabilité financière externe de l’Algérie à moyen et long terme « repose fortement sur la poursuite de la gestion prudente des réserves officielles de change par la Banque d’Algérie », a‑t‑il affirmé. Il s’agit, à cet effet, de continuer à préserver la valeur du capital (des réserves), en minimisant les risques de perte de la valeur marchande des actifs par le maintien d’un portefeuille diversifié, à maintenir un niveau élevé de liquidité, avec des actifs revendables à tout moment et enfin à optimiser le rendement, a expliqué M. Laksaci. Mais il « ne faut surtout pas confondre excès de réserves de change et excès de richesse », dira M. Laksaci, car le premier représente tout simplement l’épargne publique alors que la richesse économique provient de l’investissement, a‑t‑il précisé. La dégradation de la note de la dette souveraine américaine par l’agence Standard & Poor’s a relancé en Algérie la polémique sur la politique de gestion des réserves de change.

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